10h-12h (Qc) / 16h-18h (Fr)
Pour participer en tant qu’étudiant.e inscrit.e, l’inscription pédagogique se fait au sigle du cours suivant: DES-6035.
> Pour les étudiants de l’Université Laval, veuillez communiquer avec Valérie Martin (conseillère.art-design@art.ulaval.ca) qui s’occupera de vous inscrire. Vous devrez transmettre vos noms complets ainsi que votre NI (numéro de dossier étudiant).
> Pour les étudiants d’autres universités, vous pouvez vous inscrire via le BCI (https://www.bci-qc.ca/aehe/aehe-offres/aehe/).
Pour participer en tant qu’auditeur.trice libre: envoyez un courriel à contact@arcanes.ca.
* La séance se tiendra sur la plateforme Zoom : le lien et les codes sont envoyés par infolettre aux personnes participantes.
Yves Gingras
Université du Québec à Montréal
La rhétorique de la « science »
On constate depuis au moins une dizaine d’années la multiplication des revendications à être « scientifique ». Ou au contraire à déclarer qu’un discours ou une notion n’est pas scientifique. Un bel exemple est fourni par la direction du CNRS en France qui, pris au piège par une demande la Ministre de l’enseignement supérieur d’enquêter sur « l’islamogauchisne » à l’université avait déclaré : « L’Islamogauchisme n’est pas une réalité scientifique » (je souligne). Partant de l’analyse du sens de cette phrase je tenterai de montrer comment la recherche de la vérité (comme adéquation aux phénomènes observés) dépend d’une capacité d’analyse rationnelle qui obéit à certaines règles universelles.
Yves Gingras est professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) depuis 1986, date qui marque aussi son arrivée au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST). Il est d’abord rattaché au département de sociologie, puis au département d’histoire où il enseigne depuis 1989. En 1997, il cofonde l’Observatoire des sciences et des technologies, un organisme dédié à la mesure de la science, de la technologie et de l’innovation, dont il est le directeur scientifique. Après quinze années passées au CIRST, il en devient le directeur en 2001. Quatre années plus tard, il quitte la direction du centre afin de se consacrer entièrement à sa Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences (2004 et 2018). (Source : Faculté des sciences humaines, UQÀM)
Marcello Vitali-Rosati
Université de Montréal
L’intelligence est forcément artificielle: peurs déplacées et dangers ignorés
Depuis la sortie en novembre 2022 de chatGPT, l’espace médiatique se remplit de discours sur l' »intelligence artificielle ». Une thématique récurrente dans les débats est celle du rapport humain-machine qui voit opposer l’intelligence artificielle à une intelligence qui serait « humaine ». Le danger des approches computationnelles serait donc qu’ils menacerait la place des êtres humains ou alors qu’elles produiraient des « résultats » inférieurs à ceux que peuvent produire les êtres humains. Dans ma présentation je vais d’abord questionner l’expression « intelligence artificielle » et introduire l’idée de « modèles de définition de l’intelligence » pour montrer ensuite que les véritables enjeux des approches computationnels ne sont pas dans l’opposition entre humain et machine, mais plutôt ailleurs : dans les dispositifs politiques, économiques et culturels qui déterminent leur industrialisation.
Philosophe et spécialiste d’édition numérique, Marcello Vitali-Rosati est professeur au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques et de la Chaire d’excellence en édition numérique à l’Université de Rouen. Il développe une réflexion philosophique sur ce que devient le monde à l’ère des technologies numériques. À partir de l’étude et de la pratique du code, il analyse la manière dont les algorithmes, les formats, les logiciels et les plateformes redéfinissent les notions d’humain, d’identité, de connaissance ou de littérature. Contributeur actif à la théorie de l’éditorialisation, il travaille à la conception de nouvelles formes de production et de diffusion du savoir ainsi qu’à l’élaboration de chaînes éditoriales innovantes. Il est l’auteur de nombreux articles et monographies et exerce également une activité d’éditeur en tant que directeur de la revue Sens public et co-directeur de la collection « Parcours Numériques » aux Presses de l’Université de Montréal. Il est à la tête de plusieurs projets en humanités numériques, particulièrement dans le domaine de l’édition savante: des plateformes d’édition de revues et de monographies enrichies, de l’éditeur de texte Stylo ainsi que d’une plateforme d’édition collaborative de l’Anthologie Grecque.