10h-12h (Qc) / 16h-18h (Fr)
* Pour participer en tant qu’auditeur.trice libre, écrivez-nous: contact@arcanes.ca
** La séance se tiendra sur la plateforme Zoom : le lien et les codes sont envoyés par infolettre aux personnes participantes.
Manuel Zacklad
Conservatoire national des arts et métiers
Carnet de controverses en temps de Covid : pour une autre communication de crise en santé
Dans cet article nous présentons une enquête qui croise ethnographie en ligne et ethnographie engagée sur le réseau Linkedin. Nous commençons par présenter une typologie « anthropo-épistémique » des postures de recherche pour préciser l’approche qui est la nôtre dans l’étude des groupes subalternes que nous avons observé sur ce réseau social. Nous décrivons ensuite quatre espaces de controverses actifs liés à la gestion de la crise du Covid-19 et à la communication à son égard : controverses liées à l’importance de l’épidémie, à l’interdiction des traitements, à la pertinence des mesures sociales telles que confinement national et couvre-feux et enfin, l’imposition des passes sanitaire et vaccinal. L’analyse de ces controverses, dont les protagonistes sont souvent des experts du domaine sans rapport avec la vision caricaturale du complotiste ignare et malfaisant, montre que les méthodes classiques de communication en santé, basées sur des méthodes persuasives, sont inopérantes et tendent même à produire l’effet inverse de celui recherché. Nous plaidons pour une « communication de crise épistémique » basée sur l’intelligence coopérative du public, des médiateurs, des spécialistes et des scientifiques, qui ouvre des espaces d’expérimentation et de débat à toutes les échelles où les échanges sont possibles.
« Après une formation en Psychologie et en Intelligence Artificielle (thèse UTC, HDR Paris VI), il a mené une double carrière dans la recherche et développement privée et publique (ingénieur cogniticien, chercheur en ergonomie cognitive à Orange Recherche et Développement). Il contribue à introduire en France la recherche en «Computer Supported Cooperative Work» (CSCW) en créant en 1995 avec le groupe de recherche qu’il anime, les conférences scientifiques internationales COOP sur la conception des systèmes coopératifs. Professeur à l’Université de technologie de Troyes en 1998, il crée le premier laboratoire pluridisciplinaire français entre sciences humaines et sciences de l’ingénieur sur les problématiques du travail coopératif : Tech-CICO (Technologies de la coopération pour l’innovation et le changement organisationnel). A son arrivée au Cnam, il crée avec Ghislaine Chartron (chaire d’Ingénierie documentaire/ INTD) le laboratoire Dicen-IDF (Dispositifs d’information et de communication à l’ère du numérique en Ile-de-France).
Il défend la recherche partenariale avec les entreprises, notamment dans le cadre de l’encadrement de doctorants en conventions Cifre (EDF, Andra, NMPP, RATP, etc.).
Ses recherches actuelles portent, d’une part, sur le travail coopératif et la gestion des connaissances appliqués à l’étude des communautés, à la socio-économie des services, à l’économie de fonctionnalité, et d’autre part, sur les systèmes d’organisation des connaissances (SOC) et la théorie du document pour la conception de systèmes de partage d’information et de coopération via le web dans des contextes professionnels, citoyens et culturels. »
Source de la biographie : Cnam
Jean-Marc Larrue
Université de Montréal
Information, désinformation et militantisme : la « querelle du joual » au théâtre au Québec et ses suites
Jusqu’à présent, le séminaire ARCANES a abordé les stratégies de tromperie et d’illusion, d’une part, dans le champ socionumérique et celui de la communication et, d’autre part, dans celui des arts trompeurs. Nous avons ainsi pu voir comment les mêmes stratégies se déploient dans ces deux domaines avec des objectifs souvent différents, mais toujours en jouant sur une forme ou une autre de détournement de l’attention qui a pour effet ultime d’affecter le raisonnement des individus visés par ces stratégies.
Je propose, dans cette présentation, une tentative de symbiose en montrant comment un art trompeur, en l’occurrence le théâtre, peut lui-même être mobilisé pour incarner un mouvement de renouveau d’une société à l’encontre de sa propre histoire.
Jean-Marc Larrue est professeur de théâtre à l’Université de Montréal. Ses recherches portent principalement sur le théâtre du Long Siècle (1880 à aujourd’hui) et plus précisément sur les médias et l’intermédialité. Il a rédigé ou dirigé divers ouvrages sur ces questions dont, plus récemment, Théâtre et intermédialité (direction, PUS, 2015); Le son du théâtre (XIXe-XXIe siècles). Histoire intermédiale d’un lieu d’écoute moderne ; Machines. Magie. Médias (PUS, 2018); Media Do Not Exist (co-auteur avec Marcello Vitali Rosati, Institute of Network Culture, 2019) et Théâtre et Nouveaux matérialismes (direction avec Hervé Guay et Nicole Nolette, Presses de l’Université de Montréal, 2022).